Les chiffres





Et comment pourrai-je les parfaire ? 
La perfection est vôtre. 

Dieux insoupçonnés, 
Zéro, un, deux, trois, quatre….
O Rosaire égrené
Qui sans cesse renaît 
Sous mes doigts opiniâtres 

C’est en votre nom, chiffres, que j’écris ces vers
Dans la nuit qu’une mathématique bleue revêt
Vous qui présidez à votre science achevée,
Par les silences immuables des multivers. 

A l’heure où, (tare) dans leur folie binaire,
Les hommes ne savent plus compter jusqu’à deux
Je vais jurant par les spins et les mc² 
Que je suis toujours celui-là qui vous vénère. 

Rosaire insaisissable, fuyant chapelet, 
Cataracte d’années-lumière constellées, 
Où mon âme, pleines d’agréments odieux, 

S’écoule et s’égare, vertigineux dédale,
Dans le tourbillon informe des Décimales
Et croit reconnaître la marque d’un Dieu.