Les poètes




Regardez-les ces ratés, ne dirait-on point
Quand ils ouvrent les bras quand ils crispent les poings
Que ce sont des crucifiés qui se plaisent à
Chercher sinistrement je ne sais quel Golgotha 

Ces petits jésus, victimes d’un sort inique,
N’ont pas croisé les Simon ni les Véronique,
Ni bras à porter leur fardeau les ont aidés
Ni main leur a essuyé leurs fronts fort ridés 

Seuls, ils s’en vont, rêveurs, inventer des Dieux
Salvateurs -Les ôter à leur destin odieux
Ne serait pourtant que leur rendre justice-

Mais 

Tout ce dont ils rêvent et tout ce dont ils croient
Leur courbe le dos sur le chemin de croix
Et n’est que le triste instrument de leur supplice